Hilarius GILGES

Hilarius GILGES
Mis en ligne le 6 juillet 2005.

Une des premières victimes de la barbarie Nazie

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H. GILGES

Artiste et militant

Né en 1909 d'une ouvrière du Textile de DUSSELDORF et d'un batelier
Africain travaillant sur le Rhin, Hilarius GILGES fut, dans les années
tumultueuses de la République de Weimar, un des jeunes artistes les plus
appréciés de la scène de Düsseldorf. Danseur et acteur au sein d'une
troupe de thé6atre alternatif, se produisant dans les cafétérias et
cafés, ainsi qu'en plein air, Hilarius GILGES, sous le surnom de Lari,
était aussi apprécié du public enfantin pour ses talents de conteur.

Militant communiste, il fut actif dès 1926 dans l'organisation de
jeunesse du KPD (parti communiste allemand), puis commença à gagner sa
vie en vendant des cigarettes, ainsi que les journaux et brochures du
parti communiste (KPD). Membre fondateur de la troupe de l'Agitprop
Theatergruppe en 1930, il travailla notamment avec le metteur en Scène
Wolfgang LANGHOFF.

Les communistes allemands et la question noire

La proximité de GILGES avec le communisme est à mettre en perspective
avec la politique du KPD vis-à-vis de la question coloniale. En
recrutant des ressortissants des ex-colonies africaines de l'Allemagne
(Tanganyika, Cameroun, Namibie), quíls soient travailleurs ou étudiants,
le KPD entendait former des élites anticolonialistes. Cette orientation
se retrouvait aussi vis-à-vis des marins africains ou caribéens faisant
escale dans les ports allemands. Un Comité Syndical International des
Travailleurs Nègres fut ainsi établi à Hambourg dans les années 30, et
on trouvait dans ses locaux le Negro Worker, édité par le trinidadien
George PADMORE depuis l'Union Soviétique.

Arrêté en 1931, et emprisonné pendant un an, Hilarius GILGES fut, à la
fois comme communiste et comme Noir, fut une des premières cibles des
Nazis après leur accession au pouvoir en 1933. Alors que la répression
nazie se faisait plus forte sur les milieux alternatifs au sein desquels
il évoluait (George PADMORE fut arrêté en 1933), Hilarius GILGES tenta
de se couler dans une clandestinité rendue difficile par sa couleur de
peau et par son engagement politique.

Le martyr d'Hilarius

Arrêté à son domicile le 21 Juin 1933 par la Gestapo, il fut assassiné
au cours de la nuit, à l'âge de vingt-quatre ans. Son cadavre entravé,
criblé de balles, fut retrouvé le lendemain sur les berges du Rhin, sous
un pont situé à proximité d'une salle de concert. La version officielle
de son décès fut qu'il avait tenté de s'évader, mais il faut noter que
d'autres communistes noirs, comme le Malien Tiémoko Garan KOUYATE ou le
Surinamais Anton de KOM, furent assassinés par les nazis à la même
époque.

Lors de l'enterrement d'Hilarius GILGES, dans un cimetière grouillant
d'agents de la GESTAPO, seules des femmes accompagnèrent son cercueil.
Le tailleur qui avait réalisé sa pierre tombale fut interné dans un camp
pendant cinq ans. Wolfgang LANGHOFF, le metteur en scène de l'Agitprop
Theatergruppe, fut arrêté en 1933 puis se refugia en Suisse.

L'épouse de Hilarius GILGES survécut à la guerre dans la clandestinité,
les lois raciales de Nuremberg l'accusant d'avoir porté atteinte à la
pureté de la race allemande. Elle témoigne, en compagnie de sa fille,
dans un documentaire de la télévision allemande datant de 1986.

La Place Hilarius GILGES à DÜSSELDORF - 60.1 ko
La Place Hilarius GILGES à DÜSSELDORF
(Source : http://www.litux.org)

En 1988, la ville de Düsseldorf consentit à ériger une plaque
commémorative sur les berges du Rhin, à l'endroit où le cadavre
d'Hilarius GILGES fut découvert.

C'est seulement en 1993, trente ans après son assassinat, la Place de
l'Unité Allemande fut rebaptisée en son honneur. Certains commentateurs
de la gauche allemande déclarèrent alors que la ville de Düsseldorf
avait alors retrouvé son honneur.

NOTE : Les premières mentions d'Hilarius GILGES ont été trouvées sur un
site américain. Cet article a cependant été essentiellement écrit à
partir de sources allemandes, traduites automatiquement par le site
BABELFISH.

© Bwabrilé, 6 juillet 2005.

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